Couper les liens avec l'industrie fossile : témoignage depuis une université - suivi de 2 communications courtes sur la place des scénarios de transitions. Présentations en ANGLAIS, traduction en AMPHI MB3.
Table-ronde - MB407 - Réparer par le sensible : réflexions critiques autour des expérimentations art-science
Animé par Adeline Grand-Clément (histoire, PLH) et Sylvain Kuppel (hydrologie, GET, IRD), avec Philippe Reveillon (Les chemins buissonniers), Marion Blancher (philosophie, La Maison forte), Anaïs Belchun (paysage, LAREP, ENSP), Christophe Rulhes (artiste et anthropologue, GdRA), Marc Deconchat (écologie, Dynafor, INRAE)
- Les ravages écologiques en cours procèdent d’un certain type (occidental) de rapport au vivant et aux milieux naturels, qu’il est urgent de transformer. Parmi les leviers possibles figure l’approche sensible matérialisée par la création artistique. La question n’est pas seulement celle d’un nouveau mode de transmission des savoirs et de leur performativité au sein de la société, mais aussi celle de leur constitution, au prisme du sensible : cela engage le rapport que les scientifiques entretiennent avec leurs objets de recherche et la place qu’y occupent les affects et la sensibilité. Lier ces deux approches permet de mieux saisir les conditions d'émergence et l’efficacité que peut avoir une telle alliance art-science pour les défis qu'analyse notamment l'écologie politique, alliance ici discutée à travers des exemples concrets.
Table-ronde - Amphi MB3 - Enquêter sur l’influence des entreprises fossiles dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche
Avec Antonin Coutant (Univ. Aix Marseille), Maxime Precheur (Univ. Strasbourg), Marthe Wens (Free Univ. Amsterdam), Lucas Gierczak (Acadamia) et Chiara Pignatelli (projet EIES)
- Il sera question des liens d’influence de l’industrie fossile dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche (chaires industriels, projets co-portés, thèse co-financées, présence au CA, etc). L’objectif sera de discuter les actions permettant de révéler et cartographier ces influences, avec plusieurs initiatives en cours, mais surtout de poser la question de la stratégie pour les faire cesser. Comment s’y prendre et par où commencer pour peser sur les choix d’universités ou de laboratoires, en contexte de crise budgétaire et d’incitations à se tourner vers les financements privés ? Comment faire converger et/ou renforcer les initiatives existantes, dans le monde associatif et académique et en faire émerger de nouvelles ? Finalement, on pourra élargir la question à d’autres types d’entreprise (militaire, extrême-droite, etc).
Atelier - MB404 - La technique est-elle politique ? Perspectives historiques
Animé par Sam Allier (G2ELab, UGA, et CRH, EHESS), Léonie Brissiaud (CRH, EHESS), Olivier Gallot-Lavallée (G2ELab, UGA), Théo Lapiere-Bourrely (Coopérative de recherche les Amarantes, EHESS), Pierre Larocca (LaBRI, Univ. Bordeaux)
- Cet atelier a pour objectif de questionner notre rapport aux systèmes techniques en les considérant comme des éléments structurants de notre organisation sociale et politique. Nous mobiliserons les recherches récentes (histoire, sociologie et philosophie) qui prennent au sérieux les refus et mobilisation contre certaines trajectoires techniques afin d'identifier les réponses possibles à la question « la technique est-elle politique ? ». Finalement, il s'agira d'esquisser ce que pourrait être une écologie politique qui ne fasse pas l'impasse sur cette question, dans l'héritage de penseurs tels qu'Ivan Illich, Jacques Ellul ou Langdon Winner, nous nous demanderons quelles limites peut-on (ou doit-on) fixer au développement technique.
Table-ronde - MD311 - Les verrouillages institutionnels face à l'urgence environnementale
Avec Geoffrey Carrère (sociologie, CERTOP, Univ. Toulouse Jean-Jaurès), Clémence Tassel (anthropologie politique, LADEC, Univ. Lyon 2 / LESC, Univ. Paris Nanterre), Constance Tourte (sciences de gestion et design, Laboratoire Magellan, Univ. Jean Moulin Lyon 3)
- Nouveau lieu des conflictualités, le champ environnemental est devenu l’un des domaine d’observation privilégié d’une démocratie en train de se faire ou plutôt de se défaire. Les derniers conflits environnementaux (ex. mégabassines, autoroute A69) en sont une éclatante illustration. Cette table ronde adoptera une perspective critique des modes de gouvernement et de planification écologique mis en œuvre dans le cadre de l'action publique environnementale. Elle interrogera les héritages structurels (tradition démocratique, crise de la représentation...) et les dynamiques de verrouillage démocratique (injonction à l'innovation managériale, financement par appel à projet...) à l’œuvre dans la production des politiques publiques en mobilisant les cas concrets des collectivités locales et de l'administration hospitalière confrontées, toutes deux, aux enjeux environnementaux.
Table-ronde - Amphi MB1 - Comment transformer l'université ? Le levier des ateliers participatifs
Avec Pacôme Delva (Sorbonne Univ., membre de l’écopolien et de Reprises de savoirs), Marie-Anne Dujarier (Univ. Paris Cité, membre de l’écopolien), Arnaud Giacometti (Univ. de Tours), et Marielle Tavennec (Univ. de Bretagne Occidentale)
- Nous observons une multiplication d’ateliers proposant aux citoyen·nes et parfois plus spécifiquement aux professionnel·les de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) des outils de sensibilisation, de réflexion et d’échange sur le désastre environnemental en cours. Certains mettent l’accent sur le réchauffement global, et sur la manière de réduire l'empreinte carbone d’un laboratoire ou établissement de l’ESR, alors que d’autres interrogent les liens entre sciences et société, et en particulier le rôle et la responsabilité des institutions et professions scientifiques dans la fabrication du désastre environnemental. Ces ateliers sont parfois utilisés dans le cadre d'une stratégie globale de transformation écologique et sociale de l'Université, comme à l'Université de Tours qui pourra témoigner de son expérience. Nous proposons dans cette table ronde/atelier une réflexion critique sur les pratiques en cours dans ces différents ateliers et sur leur mise en place, dans le but de créer de l'interconnaissance, de la connaissance et de la réflexivité propices à des améliorations de ces démarches et de leur influence sociale. Nous proposerons aux intervenant·es de mettre en commun « ce qui marche », les conditions d’une réalisation satisfaisante de ces ateliers , mais aussi d’identifier les impasses et risques possibles. Une attention particulière sera donnée à « l’après atelier » au regard des actions et de l'engagement potentiels des participant·es, aux catégories de publics touchés par ces ateliers, ainsi qu'au positionnement des différents ateliers (finalités, type de discours déployé, caractère politique, institutionnalisation, ...). L'objectif est d'évaluer de façon critique la dynamique engendrée par les ateliers sur le rapport subjectif au travail, sur les collectifs, les pratiques de recherche, conversions thématiques, les changements de métier, de statut, de vie, voire des institutions de recherche elles-mêmes : qu’en sait-on ? Comment le sait-on ? Quels sont-ils ?
Atelier - MB403 - Faire émerger des sciences non faites : retour d’expériences et perspectives avec l’Atécopol Toulouse
Aude Lapprand (Sciences citoyennes) et Jean-Michel Hupé (Atécopol)
- Toutes les connaissances scientifiques sont négociées. C’est-à-dire qu’elles se situent à l’intersection des attentes des autorités, des engagements personnels des chercheurs, mais aussi des mécanismes explicites ou implicites de censure. Or, de nombreuses thématiques de recherche, bien que porteuses d’un potentiel significatif pour atténuer les crises environnementales et sociales, sont aujourd’hui négligées. Ce phénomène, que l’on peut qualifier d'ignorance scientifique, renvoie aux « sciences non faites », notion que l’atelier souhaite aborder via l’analyse d’expériences passées et dans la perspective de futurs événements. L’atelier traitera spécifiquement des conditions d’émergence des « sciences non faites », de la façon de créer des collaborations solides entre chercheurs, associations et groupes concernées et comment les animer pour faire place à des savoirs originaux. Les enseignements tirés de l’atelier permettront de dessiner des futures rencontres d’un projet porté par le Mouvement pour des savoirs engagés et reliés (MSER), et en particulier deux événements à organiser en 2026, l’un à Marseille par l'Atécopolam (croisement des savoirs sur les enjeux de santé) et l’autre à Toulouse par l'Atécopol (croisement des savoirs sur les enjeux de mobilité).
Atelier - MD309 - Arpentage de la carte des pensées écologiques
Animé par Elodie Merlot (PEGASE, INRAE), Jérémy Omer et Matthieu Romagny (IRMAR, Univ. et INSA Rennes), Sandrine Rospabé (LiRIS, Univ. Rennes)
- Difficile d’exposer la pluralité des courants de pensées écologiques devant la complexité des liens qui les unissent, les oppositions et les controverses qui les traversent… C’est pourtant l’exercice délicat (et passionnant !) auquel s’est livré un collectif associant les médias Fracas et Bon Pote à travers la construction d’une carte positionnant huit pensées écologiques (écologies libertaires, écologies anti-industrielles, écologies décoloniales, écoféminismes, écosocialisme, éthiques environnementales, écofascismes et capitalisme vert), ainsi que 150 auteur.rices, de Henri David Thoreau à Vinciane Despret, en passant par Garret Hardin, Murray Bookchin ou Ivan Illich... L'objectif de l'atelier participatif sera, sous forme d'arpentage, de comprendre les contours et la diversité des courants de pensées écologiques et d’y apporter des éléments critiques. https://bonpote.com/la-carte-des-pensees-ecologiques/
Atelier - MB401 - Quelles recherches intéressantes mener avec une tonne de carbone ?
Animé par Pierre-Luc Bardet (biologie, IBPS, Sorbonne Univ.), André Estevez-Torres (chimie, Univ. Lille), Pablo Jensen (physique, CNRS, ENS Lyon), Vincent Gerbaud et Camille Gaume (génie chimique, LGC, INP Toulouse)
- Le dernier bilan carbone du CNRS relève une augmentation de 3 % en quatre ans de ses émissions de gaz à effet de serre, qui s’élèvent à plus de 14 tonnes eqCO2 par agent. Penser une recherche bas carbone nécessite de renoncer à une bonne partie de nos activités.
L’enjeu de cet atelier, partant d'exemples de physiciens, biologistes et chimistes, disciplines les plus émettrices de gaz à effet de serre, sera d'élaborer des questions scientifiques « intéressantes », relevant d’interrogations fondamentales, qu’il serait possible d’explorer en n'émettant pas plus de 1tCO2e/an. Nous présenterons d’abord de manière concrète l’insuffisance des mesures habituelles à travers l’exemple du Laboratoire de Génie Chimique (Toulouse). Puis nous commencerons à réfléchir, collectivement, à une politique de recherche compatible avec les limites planétaires et à définir ensemble des questions intéressantes pour les communautés scientifiques concernées et qu’il semble possible d’aborder avec des méthodes émettant très peu de gaz à effet de serre.
Atelier - MD309 - Exploration participative des émotions autour des bouleversements écologiques
Animé par le collectif Les Ecolos Anonymes
- Cet atelier permet d'échanger sur nos ressentis personnels face aux bouleversements environnementaux et sociétaux. A travers des discussions guidées, venez confronter vos vécus et réflexions autours des thématiques telles que : la sensibilité environnementale, notre relation à l'information, la gestion des mauvaises nouvelles, les impacts de cette prise de conscience sur nos vies... Créé en 2022, les Ecolos Anonymes est un collectif d'éducation populaire qui anime des ateliers gratuits autour des imaginaires et ressentis liés à la prise de conscience environnementale. Pour les participants du colloque, cet atelier sera l'occasion d'expérimenter ce type d'espace de parole, et alimentera les réflexions en vue du symposium « comment repolitiser "l'éco-anxiété"? ».
Table-ronde - Amphi MB3 - Quelles transitions pour quels territoires ? Expériences et perspectives d'avenir dans le Sud-Ouest
Avec Avec Julien Milanesi (CERTOP, Univ. Toulouse Jean Jaurès), Caroline Calmettes (PADEO), Frédéric Berthelot (les Ateliers ICARE), Marie-Pierre Cassagne (Toulouse en Transition), Marc Bautrait et Laurent Derappe (collectif Racines)
- Les multiples scénarios de transition partent souvent d'une échelle nationale voire internationale. Ce faisant, ils gomment la variété des contextes locaux et les multiples initiatives qui ne reposent pas tant sur l'agrégation de grands nombres intégrés à des modèles sophistiqués, que sur des interactions locales concrètes qui portent en puissance des transformations radicales de nos sociétés et de leurs emprises matérielles et écologiques. Le Sud-Ouest regorge de ces initiatives visant à construire de manière pragmatique, graduelle mais ambitieuse des alternatives au « business as usual ». Cette table-ronde, qui emmènera du Pays-Basque au Lot, en passant par le Midi toulousain, évoquera des réseaux d'entreprises et de systèmes d'échanges alternatifs, des réflexions de salariés sur le devenir du travail industriel ou encore l'agriculture, pour ouvrir le champ des possibles écologiques.
Animé par Enora Chopard (Déroute des Routes), Owen Crabtree, Bastien Legay, Guillaume Moinard et Matthieu Latapy (LIP6 - CNRS et Sorbonne Université), Aude Lapprand (Sciences Citoyennes)
- Le système en place est sur une trajectoire mortifère et ne semble pas disposé à en changer. Malgré cette situation, l’essentiel de la recherche reste mobilisé par des travaux dans la continuité, ou à des propositions sujettes aux effets rebonds. Dans ce contexte, les luttes sociales et écologistes sont un facteur de progrès essentiel : elles confrontent le système et cherchent à l’empêcher de poursuivre sa routine destructrice. Nous proposons de réfléchir à la possibilité de développer une recherche dédiée à ces luttes.
Atelier - MD311 - Inventorier-transformer nos expériences sociales des bouleversements écologiques
Avec Sandra Fiori, Théo Fort-Jacques, Gilles Malzac et Lisa Rolland (Ecole nationale supérieure d’architecture de Lyon, EVS-LAURe)
- La destruction de l’habitabilité du monde est basée sur des rapports d’exploitation et de domination qu’il s’agit de documenter pour les transformer. A cette politisation des enjeux écologiques correspond l’articulation entre description de situations concrètes et conceptualisation critique. C’est ce que nous proposons sous la forme d’un inventaire collectif d’ « expériences négatives » (Fischbach, 2009, Honneth, 2015), incluant un temps de travail en petits groupes, puis une mise en commun : vers quelles « nécessités » de recherche, mises en récit et modalités d’action ce dispositif de productions de connaissances et de réflexivité oriente-t-il ? Cette forme de diagnostic critique, initié avec des masterant.es en architecture autour de la conception et de l’entretien des milieux habités, sera poursuivi ici à partir d’autres ancrages universitaires, associatifs ou militants, rejoignant des enquêtes collectives menées en lisière des formats académiques pour mettre en forme les vécus ordinaires (Latour, 2020, Dutrait, 2024) ou invisibilisés (Reprises de savoirs, 2025) des bouleversements écologiques.
Table-ronde - Amphi MB1 - Le paysage comme niveau pertinent de l'action collective
Avec des chercheur.es du laboratoire Dynafor-INRAE : Marc Deconchat (écologie des paysages agri-forestiers), Clélia Sirami (écologie des paysages), Floriane Clément (sciences politiques), Cécile Barnaud (géographie sociale) - L’atelier vise à explorer ce que recouvre la recommandation souvent faite de déployer des approches paysagères pour comprendre et gérer les défis environnementaux actuels. Il s'agira de voir comment elle peut être mobilisée, sa capacité effective à surmonter des difficultés rencontrées par d’autres approches. L'atelier visera à 1) dresser un état des lieux des concepts et cadres théoriques embarqués par ces termes ; 2) à considérer les avancées méthodologiques récentes, liées notamment à la disponibilité de vastes jeux de données spatiales ; 3) à évaluer les implications concrètes des résultats produits et leurs capacités à aider à mieux répondre aux enjeux actuels ; 4) et enfin, analyser avec un regard critique les dimensions sociales et politiques, liées aux rapports de force, que cela induit. L'atelier croisera les cadres et expériences de scientifiques et praticiens concernés par des approches paysagères pour élaborer une synthèse utile aux transitions à faire.
Symposium - MB401 - Penser les technopromesses: analyse critique des dynamiques du technosolutionnisme (FR/EN).
Avec Fabienne Martin (CNRS), Nicolas Berger (Univ. de Bordeaux), Francesca Schonsberg (LPENS, Paris), Dante Gerini (Univ. Aix-Marseille), Sydney Thomas (INP, Toulouse), Bruno Autivy (Univ. de Nantes), Odin Marc (GET, Toulouse), Julian Carrey (INSA Toulouse), Olivier Lefevre (INP Toulouse)
- Face aux bouleversements écologiques et aux enjeux énergétiques, les promesses technoscientifiques sont régulièrement mises en avant. Certes, la technologie et l’ingénierie ont un rôle à jouer pour orienter nos sociétés vers des voies soutenables. Néanmoins, ces promesses techniques, souvent techno-solutionnistes, sont aussi très critiquables car elles invisibilisent d’autres propositions (plus frugales, low-tech, sociales, politiques) ou même alimentent une fuite en avant vers de nouveaux dégâts écologiques.
Nous proposons dans cet atelier d’approfondir les bases et le contenus de plusieurs promesses (hydrogène, IA, ordinateur quantique, smart city, efficacité industrielle) et de réfléchir à comment les contrer, les dépasser ou faire grandir des alternatives (comme les low-tech ou l’architecture frugale). L’atelier contiendra des interventions théoriques et historiques sur la critique de la technique et les low tech, une phase de discussion avec les intervenant.es autour de posters ou de stands, et une phase de réflexion en groupe sur les recherches et approches interdisciplinaires pour critiquer et dépasser les promesses technosolutionnistes.
Atelier - MB407 - Arpentage de « S'aimer la Terre. Défaire l'habiter colonial »
Avec Camille Bouko-Levy (LASSP, IEP Toulouse), Malcom Ferdinand (IRIS, PSL, CNRS), Clémence Leobal (LISST, Univ. Toulouse Jean Jaurès), Erwan Molinié (LCSP, Univ. Paris Cité), Renda Belmallen (Univ. Paris 8)
- Cet atelier vise à donner des clés de compréhension de l'affaire du chlordécone (pesticide organochloré utilisé dans les bananeraies antillaises de 1972 à 1993) à partir des concepts d' « écologie décoloniale » et d' « habiter colonial », afin de sortir du cadrage technico-scientifique du problème public chlordécone pour l'inscrire dans une persistance des rapports coloniaux aux Antilles françaises. A l'aide de concepts issus des théories décoloniales, il mettra en exergue les verrous qui nous maintiennent dans une trajectoire insoutenable ainsi que les leviers et alternatives qui peuvent permettre d'en sortir. Enfin, l'atelier proposera aussi de réfléchir autour de concepts tel que la « colonialité du savoir » et le « Plantationocène ».
Atelier - MB403 - Interroger la place des savoirs dans les luttes anti-extractivistes : réflexivité, plaidoyer et coordination
Avec, de l'Atécopol de Nantes : Adèle Huguet (histoire des techniques), Florian Police (sociologie), Hugo Doux (histoire des techniques), Simon Joxe (géographie), Ewan Petit (sciences politiques), Bertrand Huneau (génie matériaux), Jean-Baptiste Bahers (géographe), et de Toulouse/Ariège : Hélène Guétat-Bernard, Léa Sébastien, Laure Laffont, Sylvain Kuppel, Jérémie Cavé, Guillaume Blanc (APROVA), Agnès Leclercq (Stop Gravières), Alix Cheney
Cet atelier a pour objectif de réfléchir à la manière dont la production de savoirs scientifiques peut être mis au service des luttes anti-extractivistes dans une perspective de coordination nationale. Première partie (1h30) : contextualisation des activités extractivistes, des contestations et des luttes. Nous présentons une série de cas où l’activité minière (« carrières » et « mines ») est contestée, en Loire Atlantique et en Ariège notamment. Deuxième partie (45mn) : débat butiné dans le but d’interroger les alliances dans les luttes anti-extractivistes, en particulier entre des scientifiques et des collectifs de lutte, dans la perspective d’une coordination nationale. La technique du débat butiné se donne pour objectif de favoriser la réflexion collective et créative sur un sujet afin de dégager des propositions, des pistes d'action.
Troisième partie (45mn): retour en plénière et rédaction collaborative d'un manifeste à vocation nationale sur le sujet.
Atelier - MB408 - Scientifiction des futurs possibles
Animé par Chloë David et Laurie Cezeur (Collectif Feu Follet)
- Atelier de design fiction proposant de se projeter en 2040 pour imaginer collectivement des futurs possibles. En questionnant les modèles descendants de partage des connaissances, Scientifiction interroge les modèles de pouvoir et d'autorité dans la transmission des savoirs. L'atelier s'appuie sur une méthodologie participative, où les scénarios imaginés sont le fruit d'un travail collectif. C'est aussi une invitation à dépasser l'imaginaire dominant et libéral basé sur la croissance et les modèles institutionnels actuels. Par son approche de design fiction, cet atelier veut explorer des futurs autres. Car développer notre capacité à envisager collectivement des alternatives semble fondamental pour repenser nos sociétés et leurs relations avec l'environnement.
Avec Hao Tam Ho (Atécopol), Jean-Michel Hupé (FRAMESPA, Univ. Toulouse Jean-Jaurès), Fabien Nodin (collectif Les Écolos Anonymes), Sophie Thiron, (CERTOP, Univ. Toulouse Jean Jaurès)
- Qu'est-ce qu'on peut faire en tant que personne et particulièrement en tant qu'éducateur·ice, face à la peur, la colère, le sentiment d’impuissance, la culpabilité, qui semblent de plus en plus présentes avec l’aggravation des ravages écologiques ? Le symposium commencera par un état des lieux, avec un retour d'expérience de quatre années de pratique du collectif des « Écolos Anonymes », espace de parole sur ces questions. L’analyse montrera ensuite que l’« éco-anxiété » est majoritairement appréhendée comme un symptôme à « traiter », ce qui tend à la dépolitiser et à en invisibiliser les causes, voire à participer à en faire un instrument de contrôle des populations. Des éléments critiques issus de la sociologie et des sciences politiques permettront d’outiller le public contre les pièges non seulement de pratiques de « prise en charge », mais également du terme même d'éco-anxiété.
Atelier - MD309 - Sonder la transition énergétique en Occitanie
Animé par Sylvia Becerra (GEODE, Univ. Toulouse Jean Jaures), Olivier Vanderhaeghe et G. Juteau (GET, Univ. Toulouse), Ludovic Montastruc (Ensiacet, INP Toulouse)
- L’atelier consiste à faire prendre conscience et discuter les enjeux de l’empreinte matière de la transition énergétique, à différentes échelles du global au local. La Région Occitanie a l’ambition de devenir une région à Energie Positive à l’horizon en diminuant la consommation d’énergie de 40 % par rapport à 2015, en améliorant l’efficacité énergétique de l’industrie, de l’agriculture, des transports et des bâtiments et en développant la production d’énergies renouvelables. Après une mise en contexte initiale, les participants (organisés en groupes de 4-5 personnes) devront circuler entre trois tables pour répondre de façon itérative à différentes questions complexes. Les réflexions seront ensuite restituées collectivement et débattues. 12 à 30 participants.
Symposium - Amphi MB1 - Introduction à l’écologie des savoirs
Avec Jean-Christophe Goddard (Univ. Toulouse Jean Jaurès) et Jean-Louis Tornatore (Univ. de Bourgogne)
- Cette dialogue à deux voix propose de réfléchir aux implications onto-épistémiques d’une « écologie des savoirs ». Postulant la « renonciation à toute épistémologie générale » ou qui se pense comme telle, l’écologie des savoirs, notion avancée par le sociologue portugais Boaventura de Sousa Santos, porte les enjeux de l’ouverture de la pensée et de la compréhension du monde à d’autres modes de pensée relevant d’ontologies autres que celle qui arme nos sciences. Jean-Louis Tornatore reviendra sur l’expérience d’écriture et éditoriale du Vocabulaire critique et spéculatif des transitions initiée par l’Atelier d’écologie politique « Penser les transitions » (UBE, Dijon). Dessinant la voie originale d’une « épistémologie des transitions », cette expérience participerait d’une écologie des savoirs en ce qu’elle tente l’articulation ou plutôt l’alliance du point de vue critique et du point de vue spéculatif : critique du système actuel, du monde à un seul monde de l’Anthropocène et engagement spéculatif pour un monde possible, un monde à plusieurs mondes. Jean-Christophe Goddard s’attachera à restituer la puissance critique de ces savoirs collectifs, soit des contre-anthropologies qui inversent la direction de l'ethnologie coloniale européenne. Il s’intéresse notamment à la manière dont des sociétés, dans les bassins de l’Amazone et du Congo entre autres, exposées depuis la première modernité à l’entièreté des violences et des contradictions du capitalisme colonial mondial, ont été contraintes de mettre en œuvre des stratégies inédites d’analyse critique du « monde blanc », de lutte contre son hégémonie et de représentation de sa possible fin.